Je commence à écrire mon poste accroupie devant la Raiffeisen de Blitsch, juste après Brig, Haku couché à mes côtés. Je me suis douté que la banque avait un wifi gratuit et ça n’a pas manqué! Nous campons non loin pour deux nuits, nous profiterons dune journée de soleil pour nous reposer. La semaine s’est bien passée mais n’a pas été des plus passionnante. J’avais dis à mon père que je me réjouissais de traverser la Valais pour en avoir une meilleure image, hé bien ça n’a pas réussi! Je parle de la vallée donc. Je ne peux plus voir le Rhône en photo.

Samedi 3 octobre la caravane reprend enfin la route, après une semaine de sédentarité nécessaire à bricoler, ferrer, socialise, manger et (un petit peu) se reposer. La préparation et les premiers se font sous la pluie, ce qui ne retient pas mon papa qui nous accompagne un bout.

A Lavey le soleil est de retour et je fais brouter le gazon anglais aux chevaux dans la place de jeux, pendant que mon père nous commande le repas au bistro du coin. La femme nous amène notre plateau dans le parc, qu’elle manque tout juste de lâcher quand Haku accoure. Nous continuons notre route face à un vent violent, et je rencontre le Rhône avec qui je vais vivre une relation controversée. Il est incroyablement tumultueux, gonflé par la quantité d’eau anormale qui est tombée ses derniers jours. En milieu d’après-midi nous arrivons face au Bois Noir, où mon père décide de ma laisser. L’émotion est forte, ce qui me tire quelques larmes une fois le dos tourné. Chaque séparation - Yassin, ma mère, ma soeur - aura été accompagnée par ce drôle de sentiment de déchirement. La forêt étant si jolie, Yaméa nous suivant en liberté d’un pas volontaire avec ses nouveaux fers, ma tristesse s’est vite estompée. A peine plus tard la passerelle a traversé me donne un coup d’adrénaline. J’attache les chevaux, vais contrôler la solidité à pieds, je fais passer Yaméa en premier qui me suis avec confiance malgré le fort mouvement que provoque notre passage.

Je l’attache en face, retourne chercher Tao dont les caisses passent de justesse entre les barrières. Beaucoup de concentration, un peu de tension, nous voilà de l’autre côté. Ouf!
Plus tard nous retraversons tout le bin’s - train, autoroute, Rhône - pour retrouver la berge. C’est fou tout ce qu’il y a dans une vallee si étroite!
Tao commence à fatiguer mais nous continuons encore une heure car nous ne trouvons rien de correct pour camper. Au final c’est directement sur la berge que je bricole un parc, entre le Rhône en furie et une décharge de vielles voitures. Pas très glamour ni très rassurant, surtout avec ce vent et la pluie annoncée. J’ai bricolé une couverture à Yaméa en prévision, et je prévois aussi ne pas très bien dormir . Ce qui n’a pas manqué d’être le cas, le vent étant si violent que son raffut me réveillai régulièrement, en plus du soucis que les fils s’envolent .

Au matin Yaméa vient me saluer, et Amandine doit me retrouver avant Martigny, ce qui me réjouis. Je quitte les berges et retrouve ma sœur et le petit cœur d’Ayana dans un petit sentier forestier. Elle nous a dégotté un magnifique coin herbeux, avec table de pic nic. Je me suis régalée du croissant et du thé, de cette compagnie bienvenue et du soleil. Les chevaux pour leur part ont préféré les pommes tombée du verger voisin à l’herbe grasse.

Quelques kilomètres plus loin nous sommes entrés dans Martigny, par un magnifique pont en bois. Julia, Jérôme ainsi que trois chiens nous on retrouvés et c’est avec toute cette troupe insolite que nous avons traversé le centre ville. Ce fut comique. Quelle surprise quand une femme me demande: « Est-ce que c’est bien Tao? » je tombe des nues en sachant que c’est sont ancienne propriétaire! Ici, à ce moment, quelle coïncidence!
Sur la place principale j’ai attaché les chevaux, Haku et le reste de l’équipe s’est attablée à la terrasse la plus proche. Quel attroupement autour des chevaux!

Julia me dit que je devrais faire payer les gens qui caressent ou prennent en photo les animaux...
Nous continuons, Julia et Jérôme s’en retournent chez eux. Nous finissons de traverser la ville et c’est au tour d’Amandine et d’Ayana de s’en retourner sur leurs pas. Nous traversons vignes, villages et vergers jusqu’après Saxon où nous dégottons un peu d’herbe sauvage entre une rivière et des vignes. Elle à l’air d’être là par hasard dans ce paysage cultivé, ou d’être là rien que pour nous. Je dors sur mes deux oreilles, la nuit est calme et je suis confiante.

Le lendemain, encore des vignes sur fond de montagnes, et nous traversons Riddes. Je m’arrête à la boulangerie sous le regard amuse des passants, puis nous retrouvons notre cher Rhône, mais la piste de sable que nous suivons est mignonne et nous permet de bien avancer.

Une pause survolée par un avion télécommandé, je profite de faire sécher ma tente trempée de rosée. Et de faire le plus joli des selfies:

Nous dépassons Sion par la berge, toujours, une femme nous demande à nous accompagner un bout. Je suis toute contente, elle m’appelle la nouvelle Sarah Marquis, ce n’est pas la première à faire référence à cette aventurièr, ça sera le prochain livre que j’achètera.
Apres St Léonard, entre le Rhône et l’autoroute je tombe sur une écurie. Je prends mon courage à deux mains et vais demander logis pour mes chevaux. L’accueil est froid mais j’obtiens stabu et foin pour la modique somme de cinquente francs. S’y ajoute le droit de dormir dans un porteacabine, plutôt chouette. Jérôme et Julia me rejoindre encore avec la fondue, que nous partageons dans le cagibi.

Et Juju et Kaïa nous accompagnent le lendemain dans de magnifiques paysages, et sous un soleil radieux! Haha
A Chippis Julia trouve une friche en pleine ville, nous y parquons les chevaux pendant que nous allons manger au bistrot. Le pied!
Puis je me retrouve seule, pour de bon car personne ne doit nous retrouver plus loin. Nous rebroussons chemin sur un sentier trop serré, puis longeons le lac de Gironde à côté de Sierre. Nous rattrapons enfin le bois de Finges, si joli. Au bout de celui-ci, je cherche encore un abris pour les chevaux car la nuit s’annonce pluvieuse. La première écurie, personne ne répond. A la grosse, énorme ferme suivante on m’offre tout. En quelques minutes, un espace bétonné vide se transforme en grand box paillé, je dors dans la grange poussiéreuse.

Cette ferme est une véritable fourmilière, je suis debout à 5h45 car les vachers sont au travaille depuis une heure déjà. Je nettoie le box, arnache les chevaux et me rends soudain compte que l’écurie est vide. Les fourmis ont disparu aussi vite qu’elles sont apparues. Je quitte la ferme sous une bruine froide, et à peine un kilomètre plus loin, Tao se prend le bout d’une barrière dans une caisse dans un grand CRAC! Je me retourne, catastrophe! un crochet s’est carrément arraché. Je décharge, équipe tout le monde, en maugréant, pour la pluie qui s’est sérieusement mise à tomber et bricole la caisse avec une sangle. Bricolage qui tient ma foi, jusqu’à Susten où nous arrivons rapidement. Par chance le premier bâtiment est un garage où je m’arrête emprunter des outils. Ainsi, entre les voitures qui attendent d’être réparées je répare les miennes. Et je suis fière d’y arriver parfaitement!

Je vais ensuite faire les courses, et nous quittons la ville par la zone commerciale, ou industrielle, enfin une zone moche quoi.
Puis, qui est-ce que je retrouve? Le Rhône pardi! Le soleil vient quelques peux embellir la chose.
Yamea, comme souvent, nous suit en liberté.

Le soleil est bien installé mais je cherche un lieu accueillant pour mes cocos, en fait surtout pour moi, car le contact humain me manque vraiment. Je le trouve dans une petite écurie, où on m’offre tout encore une fois.

La journée suivante n’est toujours pas passionnante, je ne vous la raconterai pas car je n’en peux plus de la musique du bistro d’où je vous écris. Je dirait seulement que nous traversons Visp puis Brig avec des promeneurs et la berge comme décors. Ma mission de la soirée est de trouver un pré pour deux nuits, avec si possible un peux de contacte humain, de l’électricité, internet et une douche. Je trouve facilement le premier, je me maudit de m’en satisfaire.

Alors je me lave dans le Rhône glacé où j’y fait engament ma lessive, puis le lendemain, aujourd’hui, je cours les bistros de Brig à la recherche du reste. Je me suis ruinée en consommation pour vous écrire! Mais avec tout le soutien que j’ai reçu de votre part, je vous le doit bien. AU PASSAGE JE VOUS REMERCIE TOUS POUR VOTRE SOUTIENT, VOS ENCOURAGEMENTS QUI ME FONT TANT DE BIEN. Merci!!
T'as eu un max de visites, c'est la classe !
Super plaisir de te lire, de voir tes belles photos et de t'imaginer en route avec Yaméa, Tao et Haku, qu'elle belle aventure tu commences! Je te souhaite pleins de soleil, de belles rencontres et aussi beaucoup de courage. Tout le meilleur pour vous trois.
Bisous.
Françoise
Coucou Manisha 😃 quel plaisir de pouvoir venir en voyage avec toi. Toute la préparation que tu as si bien décrite et partagée force le respect et mon admiration. Suis déjà impatient du prochain poste. Ton texte est vivant, on sent que c’est du vécu 👍. Je t’envoie de la force, beat
Génial, bravo Manisha, merci pour ce récit et de nous tenir au courant !!! Tu écris bien ! Pa’lante!
olé! ma petite chérie! Que de jolis commentaires, que de photos nous mettant en situation, bravo! C'est toujours un aussi grand plaisir de te lire! Merci! Je souhaite que les étoiles s’alignent pour que ton présent te sois souriant... Je t'aime et t'admire, ta petite mami